Inactivité Physique et Sédentarité
Avec presque 18 millions de morts chaque année, soit 31% de la mortalité totale mondiale, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Ces maladies sont un ensemble de troubles qui affectent le cœur et le système vasculaire et incluent les maladies coronariennes (touchant les vaisseaux qui alimentent le muscle cardiaque), les maladies cérébrovasculaires (touchant les vaisseaux qui alimentent le cerveau), les maladies rhumatismales, les tromboses veineuses, et bien d'autres. Parmi ces décès, on estime que 7,4 millions sont dus à une cardiopathie coronarienne et 6,7 millions à un accident vasculaire cérébral (AVC). Un tiers de ces morts survient prématurément chez des personnes âgées de moins de 70 ans.
Bien sûr, les maladies cardiovasculaires sont également fortement associées avec le vieillissement. Et l'accroissement de l'incidence de ces maladies est en partie due au vieillissement de la population. Les maladies cardiovasculaires sont classées parmi les maladies non-transmissibles. Et il est possible de prévenir la plupart de ces maladies en diminuant les facteurs de risque comportementaux comme le tabagisme, la consommation d'alcool, une mauvaise alimentation, la sédentarité et l'inactivité physique.
L'inactivité physique implique qu'une personne n'atteint pas les objectifs fixés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au niveau de l'activité physique minimale recommandée. Pour des bénéfices sur la santé, il est recommandé de passer au moins 150 minutes par semaine à pratiquer des activités d'intensité modérée (entre 3 et 6 METs) ou au moins 75 minutes d'intensité élevée (supérieures à 6 METs). A cela s'ajoute la pratique d'au moins 2 séances de renforcement musculaire hebdomadaires.
Résultats & Analyses
Les principaux résultats d’une étude scientifique montrent que chaque 30 minutes supplémentaires d'activité physique à faible intensité étaient associées à un risque moindre de survenue d'un AVC, d'un infarctus ou de mortalité de 11%. Ce risque diminuait à 36% pour chaque 30 min supplémentaires d'activité physique à intensité modérée.
Concernant le temps sédentaire (c’est-à-dire être assis, allongé), chaque heure passée augmentait le risque de survenue d'un AVC, d'un infarctus ou de mortalité de 33%. Mais ce risque était modifié par le niveau d'activité physique. En effet, chaque heure de comportement sédentaire était associée à des risques de survenue d'un AVC, d'un infarctus ou de mortalité de 29% pour les personnes qui pratiquaient 15 minutes ou moins d'activité physique à intensité modérée. Ce risque diminuait à 20% pour les personnes pratiquant entre 16 et 29 minutes par jour d'activité physique à intensité modérée, et à 11% pour les personnes pratiquant plus de 30 minutes par jour.
Applications pratiques
Avec l'augmentation de la sédentarité (globalement, plus de temps passé assis) et de l'inactivité physique (ne pas suivre les recommandations publiques sur l'activité physique conseillée), les études sur les bienfaits de l'activité physique et la diminution des risques de maladies ont augmenté significativement ces dernières années. Une partie de la littérature se tourne d'ailleurs aujourd'hui sur les bienfaits de l'augmentation de l'activité physique de faible intensité, et, de facto, sur la diminution du temps sédentaire. C'est d'autant plus pertinent que les personnes âgées passent une grande majorité de leur temps éveillé en étant sédentaire et en effectuant des activités de faible intensité.
Les preuves scientifiques démontrent les bienfaits de l'activité physique régulière sur le corps humain et qu’elle sont telles qu'il n'existe aucune raison de penser que l'activité physique ne serait pas bénéfique, quel que soit l'âge. Il paraît simplement nécessaire d'implanter une bonne hygiène le plus tôt possible dans sa vie.
En conclusion :"Quelle que soit l'intensité, plus vous bougez, moins vous vous asseyez, et mieux vous vous porterez." Et si l'intensité peut être modérée à intense, et que la durée de pratique peut être augmentée, les bénéfices santé seront encore plus forts, et permettront même d'atténuer les effets néfastes de la sédentarité.
